Bicentenaire 1820-2020
Née à une époque où les peuples, après l’ébranlement formidable de la Révolution française et de l’Empire, cherchaient leur voie au milieu de difficultés sans nombre, la Société de tir des Armes Réunies arrive aujourd’hui bien vivante à son bicentenaire.
En 1820, et pendant plus de 125 ans, dans une Europe ruinée, bouleversée par les plus terribles des guerres que l’histoire connaisse, les nations et les individus ont lutté dans l’incertitude et le désarroi pour panser les plaies et réorganiser leur existence.
BICENTENAIRE 1820-2020
Philippe Bauer, Conseiller aux Etats émérite
Finalement, c’est quoi un tireur ?
S’il est communément admis que, dans notre pays, il y a 8 millions de candidats potentiels au poste de sélectionneur de l’équipe suisse de football, il y a, à mon sens, presque autant de spécialistes du tir.
Malheureusement, il y a encore ceux pour qui les armes et le tir sont des perversions, les premières devant passer à la presse et les seconds se repentir…
Et puis, il y a les vrais tireurs, des hommes et des femmes qui ont une passion qu’ils vivent et veulent pouvoir continuer de vivre comme tous les autres passionnés, qu’ils le soient de course à pied, d’art chorale, de collection de pièces de monnaies ou d’élevage de lapins.
Et l’exercice de cette passion ne peut se concevoir sans une rigueur qui va s’exprimer durant de fréquents entraînements, une période de préparation de plusieurs heures avant le tir et une concentration extrême pendant celui-ci ; quitte à ce qu’ensuite, à la cantine, la camaraderie et l’amitié, comme lors de la troisième mi-temps au rugby, reprennent le dessus.
BICENTENAIRE 1820-2020
Alain Ribaux, Conseiller d'Etat
La célébration d’un bicentenaire d’une société de tir est en soi un événement aussi extraordinaire qu’essentiel. Il permet de mettre à l’honneur l’engagement de celles et ceux qui œuvrent quotidiennement au profit de cette longévité tant enviée. Il offre également la reconnaissance méritée à une tradition solidement ancrée dans notre culture, qui transcende les époques et les modes.
BICENTENAIRE 1820-2020
Pierre Hainard, ancien Député au Gd Conseil et Conseiller communal émérite de La Chaux-de-Fonds
Le Tir, typiquement helvétique !
Le traité de Paris du 20 novembre 1815 confirme que "L'accession de la Suisse à la déclaration donnée à Vienne, le 20 mars 1815, par les Puissances signataires du Traité de Paris (l’Autriche, la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Prusse et la Russie) ayant été dûment notifiée aux ministres des Cours impériales et royales, par l'acte de la diète helvétique du 27 mai suivant, rien ne s'opposait à ce que l'acte de la reconnaissance et de la garantie de la neutralité perpétuelle de la Suisse dans ses nouvelles frontières fût fait conformément à la déclaration susdite… ".
Cette reconnaissance de la neutralité perpétuelle de la Suisse et de l’inviolabilité de son territoire fit, d’une part, apparaitre le concept profond et la réalité de la neutralité armée et, d’autre part, réapparaitre les notions de patrie, de "citoyenneté suisse", des droits et des devoirs de chacun.
BICENTENAIRE 1820-2020
Luca Filippini, Président de la Fédération suisse de tir
Pour moi, c'est toujours une joie lorsqu'une société célèbre un jubilé – et pas n'importe lequel: le jubilé des 200 ans, que la Société de tir des Armes Réunies de La Chaux-de-Fonds célèbre, nous rappelle que les tireurs ont joué un rôle central dans la création de l'Etat fédéral. «Les tireurs suisses s'engagent pour une Suisse libre, démocratique et fédéraliste». Tel est également rédigé l'un des articles des statuts de la Fédération sportive suisse de tir. La plupart des sociétés de tir ont effectivement été créées au 19e siècle. Leur évolution est étroitement liée à la naissance de la Suisse moderne.
BICENTENAIRE 1820-2020
Colonel J.-L. Jordan, Officier fédéral de tir
200 ans d’histoire et d’engagement en faveur du tir, cela mérite un grand bravo à tous les acteurs de la Société de tir des Armes Réunies de La Chaux-de-Fonds. Sur plus de 12 sociétés de tir qui existaient à La Chaux-de-Fonds, seule la Société des Armes Réunies subsiste à ce jour.
Historiquement, les sociétés de tir avaient pour vocation d’instruire et d’entraîner les citoyens au tir pour assurer la défense du peuple. Si cela n’est plus le cas aujourd’hui, il n’en reste pas moins une obligation militaire qui date de 1907, celle d’organiser annuellement les tirs obligatoires pour les militaires astreints et d’assurer la formation des jeunes tireurs, ceci sur des installations de tir que les communes ont l’obligation de mettre à disposition des sociétés.